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Mais non, je ne ronronne pas.
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22 mai 2008

Broken Heart

broken_heart

Je sais bien que certaines relations, surtout celles qu'on prends le temps de construire, celles qu'on sait solides avec des bonnes bases comme on les aime.. Je sais qu'elles sont inébranlables. Vous l'entendez souvent cette phrase "De toute façon, quoi que tu fasses vous êtes assez intelligents pour ne pas gâcher votre amitié." … Peut être l'avez vous déjà dites, pour soutenir quelqu'un ? Oui, forcément.

Et puis arrive vite le jour où l'on se retrouve le pif sur ce dilemme, qui deviendra bientôt le problème de votre vie. Dire ou ne pas dire ? Parler ou ne pas parler ? Là intervient deux choses horribles, qui vont souvent de paire et qui sont seules a pouvoir pousser le plus fort être de la race humaine au suicide : les sentiments & les souvenirs.

Les sentiments, ceux qui vous rongent de plus en plus, ceux qui vous accompagnent le matin sous la douche, devant votre miroir. Et ceux avec lesquels vous vous couchez, la boule au fond d'une gorge qui commence à piquer beaucoup trop, le poids sur le ventre, comme des choux de Bruxelles qu'on a du mal à digérer. Gerbant ? Mais c'est ça la vrai vie les enfants.

Ce sont ces mêmes sentiments qui accompagnent le regard que vous posez sur lui et qui veut bien dire, pour n'importe qui d'extérieur, "Aies pitié."

Et cet horrible sentiment, le seul qui compte en fait…Coupable. Parce que oui, on se sent coupable dans ces moments là. Coupable d'aimer sans barrière, d'aimer de façon si pitoyable, comme personne ne peut comprendre. En fait, coupable de faire chier quelqu'un de son importance avec quelque chose d'aussi stupide que votre cœur. Tu n'arrêtes pas de t'excuser, pour tout, pour rien, pour un mot qui ne colle pas, pour un mouchoir que tu n'as pas, pour un accord de basse qui sonne faux, pour un artiste adulé qu'il juge trop commercial… Stupide pour qui, sincèrement ?

C'est bizarre non ? Parler d'Amour, tout de suite, ça fait futile à mon age. Ce que vous ressentez tout de suite, ça s'appelle de l'Amusement pour ceux qui n'ont jamais vécu ça, et croyez moi qu'ils sont nombreux, et de la Compassion pour ceux qui se reconnaissent dans mes mots.

Parce que j'ai 17 ans. Et que j'aime avec l'amour propre à mon âge, celui qui commence à perdre de son innocence, qui commence à cerner un peu la souffrance, et surtout, celui qui nous rends coupable d'aimer. Forcément, oui, ça compte énormément à mes yeux. Mais après tout… ça ne concerne personne d'autre, c'est gratuit, ça ne rends personne heureux, c'est vraiment de la crétinerie personnifiée… Mais ça compte réellement. Autant que ces merveilleux souvenirs que l'on s'apprête a gâcher.

Dans cette situation, parler souvenirs c'est parler gynécologue à 8 ans : totalement inapproprié. Je me répète souvent que la vie est devant moi, que je n'ai aucun regret et que si j'en avais un jour, je leurs pisserai dessus en leurs hurlant un truc du genre "FUCK OFF!!!"

Mais les souvenirs ne sont pas douloureux uniquement en tant que regrets. Il y a simplement ce que tout le monde appelle "souvenirs douloureux" mais qui porte un nom beaucoup plus simple : La nostalgie.

Et la nostalgie, si t'en a à 17 piges, c'est que tu souffres un peu.

Alors je vais arrêter de parler de ma situation à la façon d'un psychologue que je ne suis pas. Je vais arrêter de dire "vous" et je vais dire "moi" parce que sincèrement, je trouve ça bien plus important. Ne m'en voulez pas de ne pas être hypocrite… Parler souvenirs ne peut pas être impersonnel, c'est un peu comme ne pas assumer le fait d'avoir une vie.

C'était assise sur le sol de sa chambre que je me suis rendu compte de tout ce qu'une personne pouvait dire avec la musique. Et les cordes de sa guitare sonnaient d'une façon étrange, un peu comme la marche funèbre que l'on met pour l'enterrement de son premier poisson rouge. C'est divinement beau, divinement triste et c'est affreusement gratifiant. Je suis tombée amoureuse ce jour là, de ses mains la première seconde, puis de ses bras à la deuxième, des épaules…Play. Je redescend sur ses baskets, marron cuir, et je les aime d'une telle façon que le jour où il en portera d'autres, j'en chialerai. Ses jambes, habillement cachées derrière son baggy, ses hanches (là, on rougit.) puis son torse, je m'attarde un peu… son cou légèrement penché de façon à voir sa nuque, tendue dans un accord d'About A Girl. Le menton, la bouche… Pause. L'arrête de son nez… Ses yeux.

Je ne sais pas exactement ce que j'ai pensé à ce moment là… Bien sur que non, le temps ne s'est pas arrêté dans un concerto pour piano de Chopin.. Non. J'ai éprouvé de l'amour, du désir, j'ai eu froid et chaud comme si c'était la première fois. Et j'ai simplement eu un petit frisson. Et si je me dois d'être honnête, je n'ai pas pensé du tout.

Quelques mois plus tard, allongés ensemble sur son lit, voir le premier film qui me fera penser au suicide. Je hais ce souvenir là.. Je hais le souvenir de son bras sur mes épaules, de la paume de sa main contre la mienne, de l'odeur du cou où il enfouissait ma tête pour que je ne vois pas les scènes trop gores… Je hais le souvenir de baisers maladroitement échangés, dans un éclair d'adolescence pure et sans artifices. Et je hais le souvenir de son sms quelques jours plus tard "Je t'adore.. Et peut être plus." Et le dernier de cette série, celui d'un lundi soir passé en face de mon ordinateur portable à le lire m'écrire gentiment que ce n'était qu'un jeu bien mené par deux adolescents qui avaient trouvé en l'autre une oreille attentive, une machine à compliments faciles, qu'il ne savait pas comment se faire pardonner le fait de ne pas arriver à m'aimer autrement que comme une amie… Stop.

J'en ai encore un à vous faire partager. L'image flou dans ma tête de trois ans faits de soirées, de conversations sans début ni fin, de câlins hypocrites qui ne cherchaient qu'à sentir son odeur, de protection maternelle pour cacher la protection par amour… Et surtout, trois ans de bonheur et de souffrance partagés. Trois ans à construire cette relation d'amitié si fusionnelle que je ne l'ai retrouvée nulle part ailleurs.. Comprendre qu'il est le meilleur des amis que la Terre ai jamais porté, comprendre que je ne suis plus rien sans lui et que c'est lui seul qui a compris qui j'étais. Et c'était les années qu'il m'a fallut pour me construire, avec lui. Vivre avec lui et respirer. Cette sensation que tout est parfait, que plus rien n'est nécessaire… Garder le souvenir coupable du mensonge. Est ce que je ne fais pas chier mon monde avec ce cœur qui ne cesse de hurler que "Youhouu… Hey, salope! Je suis là!"....Tout est pourtant parfait, je n'ai pas besoin de ça.

Et lui faire comprendre que je ne l'aime plus. Mentir.

Aujourd'hui, j'ai passé mes 17 ans et je ne suis plus pure depuis bien trop longtemps. Je me retrouve devant ma propre idée d'un cœur saturé. Je ne suis plus capable de cacher quoi que ce soit… Je tente depuis de nombreuses années a faire disparaitre ce qui gâche ma vie parfaite. Je refuse poliement un sourire masculin pour ne faire souffrir personne : "Désolée, j'aime quelqu'un d'autre." Aprés ça, j'abandonne. La question se pose.

Alors voilà, prendre le risque de perdre ce qui compte ou vivre? Vivre rongée.

Je ne serais jamais suicidaire… Je le pense. J'aime beaucoup trop la vie pour penser à la mort, si mes yeux pleurent c'est qu'ils se passent de mon autorisation. Alors en âme et conscience, devant des mots tel que : "T'es une fille formidable, je le pense. Mais…" je me relèverai. On ne se relève pas toujours ?

Et pourtant, j'ai cette horrible envie de finir en bonne adolescente crétine et infiniment amoureuse qui se respecte et qui envisage de mettre les pieds dans le plat…Je vais mourir s'il me dit non.

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